Arno Bertina

Arno Bertina est né en 1975. Collaborateur de revues de création et de critique, notamment Inculte, il est l'auteur de courtes études sur Nicolas Bouvier (Esprit), Jim Harrison (NRF), François Bon (Critique) et Jean-Louis Giovannoni (Prétexte). Par ailleurs, il a écrit une adaptation radiophonique du roman de Malcolm Lowry, Sous le volcan.

Arno Bertina a été pensionnaire de la Villa Médicis à Rome en 2004-2005. À cette occasion, il a écrit avec Bastien Gallet, Ludovic Michaux et Yoan De Roeck une farce archéologique : Anastylose, Rome, -13, -9, 1942 (Fage, 2006).

bibliographie

• Le Dehors ou la Migration des truites, éditions Actes Sud, 2001.
• Appoggio, éditions Actes Sud, 2003.
• La gigantale déconfite du sérieux, de Pietro di Vaglio, ouvrage préfacé, traduit et annoté par Ano Bertina, éditions Léo Scheer, collection Lignes, 2004.
• animax motrix, éditions Verticales/phase deux, 2006.
• "j'ai appris à ne pas rire du Démon", éditions Naïve, coll. Sessions (fiction biographique consacrée à Johnny Cash), 2006.
• Anastylose, Rome, 13 av. J.-C., 9 av. J.C., 1942, farce archéologique (en collaboration avec Bastien Gallet, Ludovic Michaux et Yoan De Roeck), éditions Fage, 2006.
• Ma solitude s'appelle Brando, éditions Verticales, 2008.

avec Autres et Pareils,
participation à :

- N.Y., état de N.Y., lecture avec Olivier Domerg en Arles et à Marseille (dans le cadre de l'exposition de Brigitte Palaggi, en 2003).

Appoggio

« Bien curieux récit pour un bien curieux portrait... Mêlant répliques de théâtre, compte rendu judiciaire, enregistrements sur magnéto, mémoires du XVIIIe siècle et séquences spectaculaires découpées comme au cinéma, Arno Bertina fait ici l'autopsie lamentable et magnifique d'une vie d'artiste. D'une vie de Diva plutôt, somptueuse et exaspérante, hystérique et pitoyable, que les aléas d'une carrière en dents de scie, vite pathétique, conduiront bientôt au meurtre [...] »

Appoggio, roman, éditions Actes Sud, 224 p., 18€

Anastylose vu par Pierre Parlant

"Le livre vient de paraître. Probablement un des plus érudits et des plus ironiques qu'on puisse imaginer sur le pouvoir, son exercice, son expression aussi subtile que grotesque, autrement dit sa maladie. S'impose en effet vite ici l'idée que les symptômes ont fait l'espace tandis que les fantasmes instruisaient la durée. Sous ce rapport, Anastylose est un authentique livre d'histoire(s).

Écrit à "quatre mains" par un philosophe, un romancier, un photographe et un graphiste, l'ensemble s'empare intempestivement d'un lieu majeur de la Rome éternelle, l'Ara Pacis, moyennant la considération d'une période qui commence avant notre ère et s'achève sous l'éclairage géométrisé de la sinistre farce mussolinienne. Hanté par le fantôme d'un monument, le livre s'expose lui-même comme un monument imaginaire et turbulent. De ce seul point de vue, il réalise une indéniable prouesse que sert une invention graphique souvent éblouissante. La vérité paradoxale de cette fiction tient à son intelligence et à son approche délurée de cette autre fiction qu'on nomme Histoire.

Cette vérité est nom d'emprunt d'une puissance qui doit au texte, aux images, à leur mixte signifiant, son efficace. Nietzsche y aurait sans doute relevé l'affirmation d'une "grande santé". Je vous souhaite autant de jubilation que j'ai pu en avoir à la lecture d'Anastylose."