Olivier Domerg
Treize jours à New York, voyage compris

[Le Bleu du Ciel]

argument

Qu’il soit urbain ou naturel, le paysage est au centre. Il fait question, en ce sens qu’il est toujours là, présent ; toujours dans le présent du poème. De ce qui s’écrit.

Cela est vrai, à New York comme ailleurs. D’où qu’il faille répondre à certaines contraintes : – Se mettre dans la peau de « celui qui voit une chose pour la première fois », par exemple ; ou, « traiter la ville comme on le ferait de n’importe quel paysage ».

Ainsi, ce livre traite du paysage. Non pas comme décor ou arrière plan de la chose littéraire, mais comme cœur et moteur de la fiction.

Le choix de New York n’est cependant pas neutre. Il s’agit de se confronter à la ville “la plus connue”, à la ville “par excellence”, à la ville que tout le monde connaît sans même l’avoir vue ; bref, au poncif majuscule ! Ce livre propose de s’en affranchir, en passant au plus près de lui (de son remous, sa force d’attraction, de gravité) ou en le traversant ; émettant l’hypothèse que le « lieu commun ne serait qu’un angle mort, une crispation, un aveuglement passager - qui nous empêcherait de voir les choses telles qu’elles sont ».

Si l’on affirme que pour dire le réel, tout poème élabore une stratégie mimétique ; alors Treize jours à New York... ne déroge pas à cette règle, saisissant « tout ce qui dans la ville rend littéralement compte d’une rectitude, d’un empilement, d’un parcours, d’une répétition, etc. ».

Le poème charrie aussi sa propre fiction : celle, bien sûr, de sa fabrique ; celle, surtout, d’une ville superlative ; telle qu’elle apparaît, totale et fragmentée, aux détours ou rebours des trajets que l’on peut y faire, levant ou baissant la tête, marchant ou s’interrompant un moment, pour calmer la vitesse de la vision et des sens, toujours plus alertes que l’écriture.

Olivier Domerg a présenté son livre, Treize jours à New York, voyage compris, dans Surpris par la nuit d’Alain Veinstein, France Culture le 6 octobre 2003 et dans Les mardis littéraires de Pascale Casanova, France Culture, le 9 mars 2004.

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