Jean Lewinski
Écrit, peint, photographie. Traduit de l'allemand. S'amuse. publications • Les alices + 1 (version bilingue français/allemand) aux éditions Sisyphos (Cologne), 1999. Ce texte, ainsi que L'Homme en question de l'écrivain française Pascale Petit, sont traduits en allemand par Katrin Schütz et Jean Lewinski. autres publications dans les revues Action poétique, Sapriphage, Occurrence, Revue du Théâtre/Éditions Actes Sud, Cahier Critique de Poésie, Prometeo... Publie régulièrement des articles et des chroniques dans la revue La Polygraphe. Figure dans Noir sur blanc, anthologie sous la direction d'H. Deluy, éditions Farrago, 1998. ![]() Jean Lewinski, Bouge pas comme ça ! in "Une autre intimité 4", photographies couleur, 30 x 40 cm, médiathèque la durance, Cavaillon, juin-septembre 2003
expositions de photographies • chez l'écrivain Dominique Meens, Montreuil, février 1997. lire Lewinski – ce qui vient : la lisibilité malgré l'étrangeté de la matière collectée, compulsée, triturée, disséminée ; la lisibilité malgré la matière (« n'écoutez pas ceux qui disent que c'est illisible ») / – c'est parfaitement lisible, donc, parfaitement scandaleux ! / – parfaitement gênant, dérangeant, étrange / – donc, parfaitement réussi et efficace et efficient / – donc, ça fonctionne, ça ponctionne, ça fonctionne, ça ponctionne, etc. / – simplement, laisser le temps à la lecture de s'installer ; de se faire en nous ; de se faire à nous / – simplement, il faut, il est nécessaire, que cela soit lu, simplement lu / – lu “comme un roman” – les phrases de la la la sont des personnages / – des personnages insistants : qui vont en rangs par deux, trois, quatre, par paquets, par pans : des personnages qui parlent de plusieurs lieux, de plusieurs bouches, mais aucun en même temps / – des personnages qui s'écoutent, disparaissent, se retrouvent / – mais, ce n'est pas un roman : non ce n'est pas un roman / – un texte avec lequel on vit, dans lequel on vit / – c'est un ton, des voix, des variations de ton et de voix / – des variations (osons : c'est du jazz !) – je ne suis pas sûr de décrypter la totalité des références en dépit des éclairages-conversations-connaissances des différentes étapes du projet mais : / – modernité incontestable de l'entreprise (sa lucidité folle) / – le traitement du réel par l'essorage le recyclage des discours codes manuels procédures pensées etc. voilà qui est moderne ! / – une autre façon de s'attaquer à la réalité / (et cette fois : « il n'y aura pas de prisonniers ! ») / – une façon frontale malgré les apparences, frontale ne veut pas dire froide / – nous sommes en guerre aussi / – invention de la langue / – l'invention de sa langue par le piratage la subversion de toutes les langues tous les langages (peut-on rêver plus parfaite machine à rêver éveillé ?) / – quelque chose de profondément subversif / – subversif sous des dehors de (des « dehors » ? tiens donc !) / – attention ! ne pas se laisser endormir par la petite musique (voix intérieure) – je ne suis pas un bon lecteur / – je ne suis pas le lecteur qu'il faudrait à ce texte ; suffisamment précis, subtil, érudit pour / – je suis trop sur “les sensations”, “les mouvements”, “la beauté des phrases” tronquées-interrompues-poursuivies pas d'autres moyens / – j'aime trop les chutes, les chut ! les glissandi, les répétitions, les glissandi, les ruptures, les variations, les chutes, les ruptures, etc. / – j'aime trop ce sens de la légèreté / – j'aime trop les phrases, ces phrases / – je ne travaille pas assez mes lectures ! – quoi encore ? / – ce que cette forme diffuse d'exorcisme, de paranoïa active, / – c'est la guerre, je le répète ici / – cette forme diffuse de paranoïa active / – comme un brouhaha interne intime immédiat : ce qui se bouscule au même moment dans le cerveau (toutes les voix en même temps clairement inaudibles) / – ceci n'est pas un exorcisme de style (salut Vipaldo !) / – cette forme diffuse : plan dans le plan : on avance en abîme : on avance toujours en abîme : avec/dans le gouffre tourbillonnant des voix et des cris, la violence larvée des discours, etc. / – en abîme : en abîme : en abîme : en abîme : en abîme : en abîme : avec ça en nous (les voix qui nous accompagnent comme dans JD de NQ) / – « voilà voilà voilà », finit-il par dire, car il ponctue ainsi chacune de ses élucidations ou explications / – non plus « À suivre », mais « À vivre ». Olivier Domerg in CCP
© Jean Lewinski / Autres et Pareils 2005.
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