Pas de quartier pour
les murs

Il nous semble, et, puisqu'il faut aller à l'essentiel, que ce qui a motivé ce travail, est l'intérêt que tout artiste porte à la trace. À l'apparition et à la disparition de cette trace. Au travail de la mémoire qui lui est lié.

Ici, cette trace est d'autant plus intéressante qu'elle met en jeu une expression des jeunes (expression directe, sauvage, illégale puisque s'accompagnant d'une dégradation des murs) et l'effort pour ces jeunes, une fois écoutés et responsabilisés, de passer à d'autres moyens d'expression (ceux-là reconnus, légaux) — comme en témoigne l'action menée par le Centre Social Saint-Roch (Martigues), à travers la création, par ces mêmes jeunes, d'une fresque et d'une vidéo.

Or, avant qu'il y ait "film vidéo" ou "fresque" — qui sont des traces sociales ou socialisées — il y a des cris, des écrits, qui surgissent çà et là sur nos murs et s'imposent à nous :
                                                                                       Traces cocasses, souvent pauvres en expression, mal accueillies par la population et les pouvoirs publics locaux. Mais traces présentes, pressantes, qui sont colères, révoltes, et sur lesquelles il nous faut revenir.

L'intérêt est bien de poser le problème de ces graffiti. Qu'ils soient lus, entendus, compris, pour ce qu'ils sont et en ce qu'ils signifient. Le travail de Brigitte Palaggi et de Jules Vipaldo est de capter le regard, d'attirer l'attention, de provoquer la réflexion sur ces graffiti en les présentant sous un angle artistique. Autre dimension, autre tension. Ce qui est écrit est réécrit. Ce qui est lu est relu. Ce qui est vu est revu. L'exposition fonctionne comme une "trace de la trace". Une relecture active de ces traces éphémères mais vivaces.

 

FICHE TECHNIQUE

Contenu : Les photographies couleurs de Brigitte Palaggi se présentent comme palimpsestes de ces graffiti ou regards plastiques. Les textes de Jules Vipaldo comme des approches ou des propositions de lecture interactive pour passer de l'autre côté du graffiti.

Date de création : le 7 mai 1992

Descriptif : 30 photographies couleurs de format 30 x 45 cm et 10 planches de texte, le tout monté dans des cadres de format 40 x 50 cm (bord noir, Marie-Louise pour les photos) – soit 40 cadres en tout.

Existe-t-il :

- un texte de présentation                 non

- une maquette d'affiche                    "

- une maquette d'invitation                oui

- un livret                                         oui

- un dossier de presse                     non

Valeur d'assurance : 10 000 € Remarques éventuelles : Il ne s'agit en aucun cas de valoriser ces graffiti. Il s'agit de s'interroger sur leur apparition, d'en proposer une approche à la fois réflexive et artistique, de dire simplement leur côté épidermique et donc virtuellement éphémère.

 

contact

Olivier Domerg au 04 42 42 09 55
AUTRES ET PAREILS
Bâtiment C12
Résidence Paradis St Roch
13500 MARTIGUES