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Rêver Venise

 


Bernadette Bonnefoy, Rêver Venise, gouache, 45 x 50 cm, 1996

Une exposition de Bernadette Bonnefoy

 

présentation


On rêve de Venise.
On l'imagine à travers des bouts d'images, de livres, de film.

... On y va ...

Et ce n'est pas ce que l'on imaginait qui frappe d'abord - ce que l'on connaissait sans l'avoir vu s'efface - Et ce sont des matières, tellement présentes que l'on ne voit plus qu'elles !

Des portions de briques...
Des rapports de pierres, briques et fer, etc.

 


Bernadette Bonnefoy, Rêver Venise, gouache, 36 x 50 cm, 1996

 

On ne voit plus que cela, la matière, les monuments en lambeaux, l'architecture en morceaux...

... On y retourne ...


Bernadette Bonnefoy, Rêver Venise, gouache, 36 x 50 cm, 1996

Et l'on voit la matière et son reflet, l'écho, le retour des formes et des couleurs...

... On y retourne ...

Et la pierre, la brique, ont disparu. Il n'y a que l'eau et seulement l'eau - l'eau comme un tissu...

 


Rêver Venise, gouache, 65 x 40 cm, 1996

 

FICHE TECHNIQUE
Contenu : Rêver Venise se compose de 22 gouaches de Bernadette Bonnefoy et d'un texte de présentation de Jules Vipaldo.
Ces peintures, réalisées sur plusieurs annnées, au fur et à mesure de la découverte, se composent de trois parties : La matière, la matière et l'eau, les reflets.
Date de création : 1996
Descriptif : 22 cadres de bois naturel (avec vitre et marie-louise) de formats allant de 32 x 40 cm à 55 x 72 cm, avec une majorité de formats 50 x 65 cm. Cette exposition est peu encombrante, facile à mettre en œuvre.
Existe-t-il :                                                     

                  - un texte de présentation                 oui

                  - une maquette d'affiche                    oui
                  - une maquette d'invitation                 oui
                  - un livret                                         non
                  - un dossier de presse                      non

Valeur d'assurance : 20 000 €


Remarques éventuelles : Cette exposition, à caractère fortement plastique, à le mérite de montrer Venise sous un angle inhabituel, entre matérialité évidente de l'eau et des pierres et délabrement fantômatique : le revers d'un mythe. Précison qu'elle s'adapte à tous lieux d'exposition et peut être vue par tous publics.

 


Bernadette Bonnefoy,Rêver Venise,
Hôtel de ville, Martigues, 1996

 

contact

Olivier Domerg : 04 42 42 09 55
Autres et Pareils
Bâtiment C12
Résidence Paradis-St Roch
13500 MARTIGUES


annexe :
deux articles

Rêver Venise de Bernadette Bonnefoy

Dès qu'on évoque Venise, on est aussitôt assailli par les réminiscences d'un imaginaire, qu'on dira "collectif", constitué des innombrables livres, films et reportages que l'on a pu voir à son sujet. S'y ajoute, parfois, l'impression trompeuse d'une première visite, quand on a eu cette chance ! Tout cela, mêlé, mélangé, au point de brouiller l'idée qu'on s'en était faite ou qu'on pouvait en avoir. Car, que sait-on au juste de Venise ? Que dissimule la vision crépusculaire de cette cité qui s'enfonce lentement dans sa lagune ? Que cache la carte postale, entre carnaval et gondoles, entre Casanova et pont des Soupirs ; passage obligé d'un folklore touristique occidental ?


Bernadette Bonnefoy, Rêver Venise, gouache, 40 x 65 cm, 1996


Venise est une ville dont tout le monde parle, dont tout le monde a entendu parler, et qui parle à tout le monde. Débrouillez-vous avec ça ! Venise est la ville que tout le monde connaît sans l'avoir forcément vue. Dont tout le monde se fait une représentation plus ou moins fidèle, sans pour autant y avoir mis les pieds. Venise est un mythe, un mirage enrageant. Peintures, livres, pellicules, souvenirs de lecture... Une imagerie tenace, un rien pittoresque, s'empare du sujet. La légende de la ville surnage à sa matérialité de pierres et d'eau, de briques et de boue : voilà le point de départ du travail de Bernadette Bonnefoy sur Venise.

Titrée REVER VENISE, cette exposition, recréée sur Martigues par l'association AUTRES ET PAREILS, nous soumet à cette réalité élémentaire de Venise. Le travail du peintre consistant à gratter le vernis, à gommer le mythe de cette ville, pour révéler la crudité et la beauté de ses matières ou pour traverser le miroir de ses reflets multiples. L'exposition se décline en trois parties distinctes - la matière, la matière et l'eau, les reflets - qui interfèrent les unes avec les autres. Pierres, briques, eau et fer, sont les éléments constitutifs de ces gouaches qui proposent une autre peinture de Venise. Une Venise délestée de son aura (le mythe) et débarrassée de ce qui fait écran (le poncif), mais pas de ses reflets, qui deviennent, grâce au talent de Bernadette Bonnefoy, l'expression même de cette ville. Le pari de l'artiste est là ; échapper au poncif qui nous poursuit ; éviter le piège d'une représentation évidente, en se servant du miroir (liquide) de l'eau ou (solide) du verre. En reconstruisant à partir des matières présentes, par le jeu incessant des lumières et des reflets, une autre ville, intérieure, et dans le même temps, profondément réelle.

Curieux rêve, et curieuse façon de rêver d'un lieu, de rêver un lieu, que celui consistant à montrer ce lieu tel quel, à travers la dilution ou l'épaisseur de la gouache, en transcrivant au plus près cette trame de matières et de couleurs qui fondent l'architecture de Venise. Si cette ville reste à voir, cette exposition n'en constitue pas moins une bonne introduction pour ceux qui voudraient s'y rendre et une belle réflexion pour ceux qui y ont déjà été.

Rêver Venise de Bernadette Bonnefoy du 15 octobre au 15 novembre 1996 - Hall de l'Hôtel de Ville, Martigues. Vernissage le vendredi 18 octobre à partir de 18 heures. Ce vernissage sera suivi d'une animation musicale de Juliette Carrion (auteur-compositeur-interprète).


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Venise mangée par ses mythes ?

L'homme occidental, qu'il soit voyageur ou peintre, touriste ou musicien, a toujours voué à la ville de Venise un culte profane. On n'aime pas Venise, on la vénère. On ne parle pas de Venise, on lui déclare sa flamme. Cette passion multi-séculaire nourrit notre culture, envahissant livres, Histoire et films, de toute la force de son référent ; au point qu'on ne sait plus, dès lors qu'on s'y rend, si ce qu'on voit est bien réel ou simplement un effet de notre imaginaire ! Car, que connaît-on au juste de Venise ? Que masque cette image brouillée d'une ville partagée entre ses mythes créateurs et celui d'une disparition annoncée ? Qu'escamotent, carnaval et gondoles, voyages de noce et autres romans à dix sous, niaiseries folkloriques d'un tourisme devenu planétaire ?

Venise est une ville dont on nous parle et qui nous parle. Venise est la ville par excellence, celle dont tout le monde rêve, celle dont tout le monde se fait une idée plus ou moins précise, sans pour autant l'avoir visitée ! Venise est accrochée à nos rêveries comme une tique à un chien errant. Venise nous poursuit de toute la palette obsessionnelle de ses poncifs. Peintures, musiques, pellicules, lectures : tout en est imprégné ! Son imagerie active persiste à nous défier. Le mythe de la ville survit à sa réalité de pierres et d'eau, de ruines et de boue. Voilà le point de départ choisi par Bernadette Bonnefoy pour son "REVER VENISE" ; exposition de gouaches créée par l'Association AUTRES ET PAREILS du 15 octobre au 15 novembre dans le Hall d'honneur de l'Hôtel de Ville de Martigues.


Rêver Venise, Hôtel de ville, Martigues, 1996

Face à la toute-puissance du mythe, le travail du peintre se doit de proposer un regard neuf sur la ville. Regard qui prendrait en compte, par exemple, la présence de ses matières - pierres, briques, fer - et montrerait le jeu infini de ses reflets. L'exposition présente trois parties - la matière, la matière et l'eau, les reflets - qui interfèrent les unes avec les autres. Pierres, briques, eau et fer, deviennent les éléments essentiels des gouaches de Bernadette Bonnefoy, en constituant une approche matérielle de Venise affranchie de toutes les images qui faisaient écran. Mais non de ses reflets qui nous la révèlent véritablement. Le talent de l'artiste est là, échappant au poncif, évitant le piège d'une représentation trop évidente, en utilisant le miroir de l'eau ou du verre. En modelant, à partir des matières collectées, par le travail changeant de la lumière, une Venise invisible et invisitée, tout autant rêvée que réelle.

Belle façon de peindre et de dépeindre une ville, retrouvant dans la légèreté du lavis ou l'épaisseur de la gouache, l'expression la plus fidèle de Venise. Une exposition qui ne ressemble à rien d'autre sur le sujet, et donc, une invitation manifeste à découvrir Venise telle qu'en elle-même, pour ceux, bien sûr, qui ne l'auraient pas encore fait.

"REVER VENISE" de Bernadette Bonnefoy du 15 octobre au 15 novembre 1996 - Hall de l'Hôtel de Ville, Martigues. Vernissage le vendredi 18 octobre à partir de 18 heures. Vernissage suivi d'une animation musicale de Juliette Carrion (auteur-compositeur-interprète).

 


© Bernadette Bonnefoy / Autres et Pareils, 2005.
Photographies : © Brigitte Palaggi et Jean Domerg, 2005.